«
La vie est compliquée, c’est un fait. Mais ne la laisse pas te contrôler, contrôle ta vie, c’est la base d’une existence saine. »
Shadow Century Flanagan.
Shadow est née en Irlande, là où son père a fait ses premiers pas également. Rory Flanagan est retourné en Irlande après avoir terminé son séjour linguistique à Lima quand il était adolescent. Shadow connaît toute l’histoire de son père lorsqu’il était aux Etats-Unis. Rory a pris bien soin de tout lui raconter. Pour lui, son séjour à McKinley a été très important. Il aimerait que sa fille vive la même chose mais Shadow semble aspirer à autre chose…
Pour bien tout comprendre, il est nécessaire de bien tout reprendre depuis le début, alors allons-y…
Les méandres tumultueux de la petite enfance.
Shadow Century Flanagan est née le 11 septembre 1994 à Dublin, la capitale de l’Irlande. Son père Rory et sa mère Heather, furent comblés de joie lorsqu’ils apprirent qu’ils allaient devenir parents. Ils n’avaient que vingt-quatre ans lorsque Shadow est arrivée. Elle les combla de bonheur et malheureusement pour la famille Flanagan, elle allait être leur premier et leur dernier enfant. L’accouchement a fait suite à trop de complications, Heather ne pourrait plus jamais être enceinte. Sur le moment, les Flanagan n’ont pas vraiment mesuré l’importance de ce fait, ils étaient bien trop heureux d’accueillir leur merveilleuse petite Shadow dans ce monde.
L’enfance de miss F. se déroula on ne peut mieux. Ses parents lui donnèrent tout l’amour dont elle avait besoin, ils étaient tous heureux comme ça. Et on ne peut pas dire que la petite Shadow était une enfant sage. Elle a tout fait. Ses parents n’avaient de cesse de la surveiller chaque seconde de peur qu’il lui arrive quelque chose de grave. Pour preuve, à sept ans, la petite fille s’est cassée la cheville droite. Elle a voulu escalader un mur à l’école et est mal retombée. Le résultat fut plus douloureux que grave. On aurait pu penser que grâce à cela, miss F. arrêterait de faire des bêtises, mais non. Elle tenait de sa mère pour ça. Elle a donc été une enfant très active, pour le dire gentiment, jusqu’au bout.
L’enfance et ses problèmes…
L’année des dix ans de Shadow, la famille Flanagan a dû faire face à la maladie… Heather a été diagnostiquée positive au cancer du sein. La spirale infernale commença lorsqu’elle décida de rentrer chez elle, aux Etats-Unis, à Lima. Rory et Shadow l’ont suivie, pour affronter tout cela ensemble. La petite famille s’installa chez les parents de Heather, le temps de pouvoir reprendre pieds. Shadow commença à s’assagir, elle voyait que faire les 400 coups n’aidaient en rien ses parents. Heather commença à changer physiquement et mentalement. Elle était de plus en plus fatiguer, la moindre tache l’épuisait et même si elle faisait de son mieux pour s’occuper de sa fille, elle n’arrivait plus à partager autant de choses qu’avant. Théoriquement, lui enlever le sein malade aurait dû la sauver. Sauf que voilà, le cancer s’était déjà propagé à l’autre sein. Rory fut intransigeant sur ce point, il fallait que sa femme se fasse enlever ses deux seins, ça ne changerait strictement rien à ce qu’il ressentait pour elle.
Les choses allèrent de mal en pis. L’année des onze ans de Shadow, tout bascula. Heather ne sortait plus, elle passait le plus clair de son temps au lit, enfermée dans sa chambre. Shadow se disait qu’avec le temps, elle changerait, elle redeviendrait la maman et la femme forte qu’elle avait connu, mais rien n’y faisait. Un jour, alors qu’elle rentrait du collège, la petite fille frappa à la porte de la chambre de sa maman, elle était bien décidée à la faire changer d’avis et surtout à la faire sortir de sa chambre.
SHADOW : «
Maman, ça va ? »
HEATHER : «
Ma chérie, oui ça va. Entre et viens me rejoindre… »
Une fois assise sur le lit à côté de sa mère, Shadow reprit :
SHADOW : «
Maman, pourquoi tu restes tous les jours au lit ? »
HEATHER : «
C’est compliqué ma chérie… Je suis très fatiguée mais tu n’y es pour rien, c’est promis. »
SHADOW : «
Mais tu peux pas rester comme ça toute la vie, faut que tu te bouges ! Allez viens, on va acheter du chocolat ! »
HEATHER : «
J’adore le chocolat, tu le sais mais là, je suis trop fatiguée pour aller où que ce soit, désolée ma chérie. »
SHADOW : «
Si tu bouges tu seras plus fatiguée allez debout ! »
HEATHER : «
Si c’était aussi simple, je le ferais. Mais raconte-moi plutôt ce qui s’est passé au collège aujourd’hui. »
SHADOW : «
Après tu promets qu’on sort alors ? D’accord, alors Lucie a encore voulu embrasser benjamin, mais il ne s’est pas laissé faire. Mais le plus drôle, c’était en sports, personne ne savait faire le poirier alors je leur ai montré à tous comment on faisait. »
HEATHER : «
Tu ne t’es pas fait mal j’espère ? Et alors, sinon ça avance avec Julian ? »
SHADOW : «
Mais non ça va. Et Julian est débile, comme tous les garçons. »
HEATHER : «
Mais sinon, tu es heureuse ? »
Shadow ne comprit pas pourquoi sa mère lui posait une telle question. Cependant, elle lui répondit tout de même.
SHADOW : «
Oui, pourquoi tu me demandes ça ? Mais je serai encore plus heureuse quand tu seras guérie. Là, ça sera super ! »
Heather lui sourit et l’embrassa avant de la laisser aller faire ses devoirs.
Shadow ne mesura pas tout de suite l’ampleur de ce qu’elle venait de dire. Car le soir même, Heather se donna la mort en avalant tout un tas de médicaments. Shadow demeura inconsolable pendant des mois. Durant une année entière, elle n’adressa plus la parole à personne. Son seul mode de communication était la violence. Et ce fut ainsi jusqu’à ses 13 ans…
Malgré tout, ses résultats scolaires restaient stables. Ce que personne ne savait, c’était qu’elle s’en voulait pour ce que sa mère avait fait. Elle s’en voulait plus que de raison et la culpabilité la rongeait de l’intérieur chaque jour un peu plus. Le dialogue avec son père fut rompu. Même ses grands parents ne purent faire façon de la jeune fille. Le jour de l’enterrement de Heather, Shadow ne pleura pas. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas, mais plutôt qu’elle n’y arrivait pas. La parole lui avait été enlevée en même temps que le droit de pleurer…
L’adolescence et ses conséquences…
A quinze ans, Shadow intégra le lycée McKinley, ce même lycée où son père était venu en séjour linguistique 25 ans auparavant. Lui qui était si fier de raconter son histoire à sa fille, ne pouvait plus lui adresser la parole après ce que sa femme avait fait. Shadow pouvait ressentir sa tristesse mais comme elle n’arrivait déjà pas à exprimer la sienne, comment aider son père à surmonter tout ça ?
Miss F. savait que sa mère avait laissé une lettre à l’intention de sa fille. Mais Shadow ne l’avait pas encore lue, elle ne s’en sentait pas capable. Un jour, alors que la chanson préférée de sa mère passait à la radio, Shadow ne contrôla pas ses gestes. Elle alla chercher la lettre que lui avait laissée sa mère et elle partit loin de la maison, assez loin du monde pour pouvoir la lire. Dès les premiers mots, des larmes se mirent à couleur le long de ses joues. Ce fut la libération de tant de souffrance emmagasinée. Lorsqu’elle eut fini sa lecture, la jeune blonde se leva pour prendre le chemin du retour. Lorsqu’elle entra dans la cuisine, son père était là, en train de lire un magasine quelconque. Alors sans un mot, Shadow s’approcha de lui pour l’enlacer de toutes ses forces. Rory ne comprit pas ce qui se passait. Puis il vit la lettre que tenait sa fille et tout devint plus clair. Et sans prévenir, sans artifice, Shadow prononça ses premiers depuis un an : «
Je t’aime, papa. »
Dire que ce jour a tout changé dans la vie de Shadow Flanagan serait mentir. Il lui fallut du temps pour reprendre goût à la vie, pour la vivre comme elle se devait de le faire.
Aujourd’hui, deux ans ont passé et Shadow est une jeune fille épanouie. Elle entre en avant dernière année de lycée à McKinley, cachant soigneusement le don qu’elle a pour le chant. Elle a eu la chance d’hériter du talent de son père mais comme elle ne souhaite pas se retrouver au cœur des histoires lycéennes, elle tait cette histoire. De son point de vue, le lycée reste une étape importante dans le développement d’un être humain. Mais elle préfère de loin rester anonyme. Se faire remarquer ne la dérange pas, même si rester dans son coin a également ses charmes. En bref, Shadow Flanagan fait de son mieux pour passer la « case lycée » sans embûches, pour atteindre très vite l’université.